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Quelques notes pour introduire React et Redux

Draft React-Redux

React

Les bases

React est une bibliothèque javascript permettant de construire des interfaces graphiques composables.

La modélisation des interfaces graphiques d'une application au cours du temps est un sujet complexe. Il est, en effet, difficile de suivre l'état d'une application, après une série d'interactions utilisateur et/ou externes. Dans un SPA, nous ne pouvons plus compter sur des rechargements entiers d'une page web pour garder une interface synchronisée et cohérente.

La solution de React est de décrire “à quoi” l'application doit ressembler à n'importe quel instant donné → construction de l'UI de manière déclarative. Ce fonctionnement nous donne l'impression que React redessine entièrement l'interface à chaque update (uniquement une impression → cf DOM virtuel) Cela rend la conception et le développement d'application considérablement plus simple et nous permet de garder très facilement l'interface à jour avec un modèle de données. L'élaboration de ces interfaces se fait à base de composants React.

On pourrait assimiler un composant React à une fonction. C'est d'ailleurs une des 2 manières possibles d'écrire une composant React.

L'API des composants est très simple. Un composant peut posséder :

  • un state
  • des propriétés : les données d'entrées du composant → props
  • Une méthode render chargée du rendu du composant, appelée lorsque son state ou une de ses props changent.
  • Des méthodes liées au cycle de vie du composant componentDidMount, componentWillReceiveProps etc...)

Écriture avec les classes ES6

Ci-dessous un composant React ayant pour seule vocation d'afficher la propriété user. Si user change, React redessine la partie du composant ayant changé.

class Bonjour extends React.Component {
  render() {
    return <div>Bonjour {this.props.user}</div>
  }
}

Écriture sous forme de fonction

Ce composant peut aussi être écrit sous la forme d'une fonction appelée Stateless functional component.

const Bonjour = (props) => (
  <div>Bonjour {this.props.user}</div>
)

Ce type de composant ne possède pas de state, pas d'instance ni de méthodes liées au cycle de vie d'un composant React. Il ne s'agit que d'une simple fonction retournant un résultat en fonction de ses arguments (les props) Cette écriture étant plus concise, elle est à privilégier dans la mesure du possible.

Dessiner un composant dans un nœud du DOM

ReactDOM.render(
  <Bonjour user="Vincent" />,
  document.getElementById('root')
)

Pour dessiner le composant dans le DOM il suffit d'appeler la méthode ReactDOM.render avec ledit Composant et le nœud du DOM où l'on souhaite le dessiner.

JSX

Le code "XML like" que retourne la méthode render s'appelle du JSX et est un sucre syntaxique permettant de créer les nœuds React. L'utilisation du JSX n'est pas obligatoire. Voici la correspondance du code JSX :

<Bonjour user="Vincent" />

Avec le code javascript équivalent :

React.createElement('Bonjour', {
  user: 'Vincent'
});

Distinguer 2 types de composants React

D'un point de vue architectural, nous pouvons très vite distinguer deux types de composants. Redux (cf : suite de l'article) parle de container component (ou smart component) et de presentational component (ou dumb component) Si l'on se rapportait à une architecture MVC plus traditionnelle, le premier correspondrait au Controlleur et le deuxième à la Vue. On sépare donc les composants responsables de la logique métier/orchestration des actions, de ceux reponsables de la vue

Exemple

Considérons un composant qui affiche une liste de pistes (tracks) provenant d'une api.

Le code ci-dessous est moyen 👿, en effet un même composant ne devrait pas être responsable à la fois :

  • d'aller chercher les données de l'api et potentiellement les transformer
  • d'afficher et mettre en forme ces données

Ce manque de séparation entre la vue et la logique métier peut très vite rendre le code difficile à maintenir lorsque ce dernier grossit.

✘ Un "mauvais" composant :
class TrackList extends React.Component {
  state = { tracks: [] }

  componentDidMount() {
    axios.get('/tracks')
      .then(response => response.data)
      .then(tracks => this.setState({ tracks }))
      .catch(handleError);
  }

  render() {
    return (
      <ul>
        {this.state.tracks.map(track => (
          <li>{track}</li>
        ))}
      </ul>
    )
  }
}

Nous pouvons le séparer en 2 composants, le premier étant un composant "container" et le deuxième un composant visuel.

✔ Composant Container :
// LOgic is here!! 
// we have completely separated our logic and our view
class TrackListContainer extends React.Component {
  state = { tracks: [] }

  componentDidMount() {
    axios.get('/tracks')
      .then(response => response.data)
      .then(tracks => this.setState({ tracks }))
      .catch(handleError);
  }

  render() {
    // This is our view 
    // and the `tracks` props is like our ViewModel 
    return <TrackList tracks={this.state.tracks} />
  }
}
✔ Composant Presentational :
// here is our view
const TrackList = ({ tracks }) => (
  <ul>
    {this.state.tracks.map(track => (
      <li>{track}</li>
    ))}
  </ul>
)

DOM Virtuel

Lorsque nous écrivons un composant React, nous décrivons à quoi l'UI ressemble en fonction des props. Même si React donne le sentiment au développeur de repeindre entièrement le DOM à chaque update, il implémente, en réalité, un DOM virtuel qui est une représentation interne en javascript du DOM. Voici un schéma illustrant le processus :

React et son DOM virtuel

Lorsque le modèle de données change la méthode render du composant renvoie un objet correspondant à la représentation interne du DOM virtuel. React compare ensuite ce nouveau DOM virtuel avec le précédent (algorithme de diff interne), et met à jour le vrai DOM en appliquant un série d'opérations optimisées. Ce DOM virtuel permet donc d'optimiser les accès au “vrai DOM”, les modifications sont appliquées en une fois.

Architecture Flux : Redux

Synoptique technique

Voici un schéma illustrant l'architecture d'une application redux. Les différentes composantes de ce schéma sont expliquées dans la suite de ce document.

Synoptique technique React-Redux

Note : Redux est une bibliothèque dogmatique mettant en scène plusieurs concepts et patterns (immutabilités, flux unidirectionnel etc...) et ces principes sous-jacents peuvent parfaitement s'appliquer à d'autres architectures.

Principe

React fournit seulement un moyen de dessiner de manière efficace des composants en fonction de données d'entrées.

Flux est un pattern permettant de gérer l'état d'une application qui garanti un flux de données unidirectionnel (one way databinding) Redux est l'implémentation la plus populaire.

Redux, met en scène 3 principes :

  • une seule source de vérité : le state de l'application est maintenu dans une structure de données à l'intérieur d'un seul store

  • le state est immutable : La seule manière de modifier le state est via l'émission d'une action, un objet décrivant la modification à apporter. Toutes les modifications sont centralisées et se produisent une à une, évitant ainsi les problèmes de concurrence

  • les modifications sont effectuées à l'aide de fonction pures appelées reducers

Architecture Redux

Le schéma illustre le flux unidirectionnel des données dans cette architecture : des actions sont “dispatchées” et traitées par le reducer, qui se charge de mettre à jour le store. Toutes les vues (ici les composants react) abonnées au store se mettent à jour en conséquence. Ces vues peuvent également de "dispatcher" des actions et ainsi de suite.

Actions et Actions creators

Les actions sont des paquets de données envoyés au store. Elles sont la seule source d'information du store. Une action est envoyée au store grâce à la fonction store.dispatch.

Voici un exemple d'action qui représente le changement de nom d'une personne :

{
  type: 'CHANGE_NAME',
  payload: 'Vince'
}

Si cette action se révèle être utilisée souvent, nous pouvons écrire une fonction qui se chargera de la créer.

function changeName(name) {
  return {
    type: 'CHANGE_NAME',
    payload: name
  }
}

On appelle ces fonctions des action creator. Elles rendent les actions réutilisables et facilement testables. Les actions peuvent être “dispatchées” avec : dispatch(changeName('Vincent'))

Reducer

Les actions décrivent le fait que quelque chose s'est passé mais ne spécifient pas la manière dont le store doit être modifié. C'est le rôle du reducer. Le reducer est une fonction pure qui prend en paramètre le state, une action, et retourne le nouveau state.

(previousState, action) => nextState

Le reducer est une fonction pure, par conséquent il ne doit jamais:

  • modifier directement ses arguments

  • effectuer des opérations ayant des effets de bord tel que des appels à une api

  • appeler des fonctions impures telles que Date.now() etc...

Il est uniquement chargé de calculer le nextState.

✘ Exemple: un reducer incorrect : Mutation du state INTERDITE

Le state est muté. La propriété du state étant modifiée directement (l.4), les composants abonnés à cette partie du state ne se mettrons pas à jour et ignorerons cette modification.

function user(state = {}, action) {
  switch (action.type) {
    case 'CHANGE_NAME':
      state.name = action.name // INTERDIT !!
      return state;
    default:
      return state;
  }
}

✔ Exemple Un Reducer correct

function user(state = {}, action) {
  switch (action.type) {
    case 'CHANGE_NAME':
      return {
        ...state,
        name: action.name,
      }
    default:
      return state;
  }
}

Note : On utilise ici l'opérateur object spread (...), une syntaxe d'ECMAScript 2016, qui permet de copier les propriétés d'un objet dans un nouvel objet d'une manière plus succincte. Nous pouvons également utiliser des bibliothèques qui garantissent l'immutabilité telles que immutable.js développée par Facebook.

Store

Le store est un objet qui :

  • maintient le state de l'application

  • permet l'accès à ce state via getState()

  • permet de mettre à jour le state via dispatch(action)

  • permet d'abonner des composants via subscribe(listener) (composants notifiés lorsque le state subit une modification)

Async Actions

Afin d'orchestrer des flux asynchrones (par exemple, les appels réseaux) nous pouvons utiliser le middleware Redux-thunk. Ce middleware permet de traiter les actions étant des fonctions (appelées thunk action). Une action thunk ne doit pas forcément être pure et peut avoir des effets de bords. Les fonctions dispatch et getState du store lui sont passées en argument, ce qui lui donne la possibilité de dispatcher d'autres actions et d'accéder au state.

Exemple d'un thunk action creator qui retourne une fonction :

function whatIsMyName() {
  return async (dispatch, getState) => {
    dispatch(fetchNameRequest());
    try {
      const res = await fetch('http://vincent.cordobes/name');
      const name = await res.json();
      dispatch(fetchNameSuccess(name));
    } catch (err) {
      dispatch(fetchNameError(err));
    }
  }
}

L'exemple ci-dessus met en évidence une action creator qui retourne une fonction. Des actions marquant le début, le succès ou une erreur de l'appel (l.5) à l'API sont “dispatchées” (l.3, l.7, l.9) permettant de mettre à jour le store en fonction de l'avancement de la requête.

Remarques relativement au code ci-dessus : syntaxe avec les mots clés async/await. Cette syntaxe fait son apparition dans ECMAScript 2017. En résumé, await permet d'attendre la résolution d'une promesse et ne peux être utilisé que dans une fonction préfixée par async (elle-même renverra à son tour une promesse) Il permet d'écrire le code asynchrone de javascript à la manière d'un code synchrone et ainsi éviter les callback hell et donc rendre le code plus lisible. Il permet également d'avoir une gestion d'erreur beaucoup plus agréable à l'aide des try/catch.

Composants "Container" et composants "visuels"

La séparation "container"/"presentational" est d'autant plus vrai dans redux. Ces deux termes proviennent, en l'occurrence, du créateur de redux. smart and dumb components

Container composants

  • Responsables de la manière dont “les choses” fonctionnent

  • Sont souvent stateful et servent de sources de données

  • “Dispatchent” les actions flux

  • Transmettent des données et comportements aux composants "presentational” via leur props

  • Peuvent contenir des composants “présentation” et “container”

  • Ne contiennent pas d'éléments du DOM ni de styles

  • Peuvent être générés par connect()

Presentational composants

  • Responsables de la manière dont “les choses” apparaissent sur l'interface

  • Peuvent contenir des composants “présentation” et “container”

  • possèdent souvent des éléments DOM et du style

  • Indépendants du reste de l'application

  • Ne spécifient pas la manière dont les données sont chargés ou modifiées

  • Reçoivent les données et les callback exclusivement via leurs props

  • Possèdent uniquement un state si celui-ci concerne l'UI (et non des data)

  • Souvent écrits sous forme de fonctions

Selectors

Afin de comprendre l'utilité des sélecteurs, prenons un exemple. Considérons une liste de personnes, une recherche (par nom) et des filtres (sexe, age, etc...) sur ces personnes.

En suivant les principes Redux, le store contient les données et les critères de recherche. À partir de ces éléments nous pouvons calculer la liste filtrée à afficher.

Une bonne pratique, concernant le state, est de contenir seulement des donnée minimisée, c'est-à-dire des données ne pouvant pas être obtenues à partir d'autres données. Les états dérivés (calculés) ne doivent pas être présents dans le state.

Le "bon" endroit pour filtrer et afficher cette liste est donc la méthode render. Ainsi, si un critère de recherche ou si les données changent, le composant exécute la méthode render, filtre les données et les affiche. Il en résulte une UI toujours synchronisée avec le state.

Cette technique présente néanmoins un inconvénient. Supposons qu'une props autre que les filtres et la liste de personnes, change : le filtrage de la liste se fera donc, inutilement, à chaque update du composant.

La complexité de ce filtrage étant du 0(n), cela n'est pas très gênant si la taille des données à filtre reste modérée.

Cependant, des listes de données potentiellement grandes ou même un calcul plus complexe dégraderaient fortement les performances de l'application.

C'est ici qu'entrent en jeu les selectors:

Les selectors calculent des données dérivées. Ils permettent au state de ne stocker que les données minimisée. Ils sont efficaces et ne sont pas recalculés si les arguments restent les mêmes → ils sont mémoisés. Enfin ils sont composables, c'est-à-dire qu'ils peuvent être utilisés en entrées d'autres selectors. Ainsi toute la complexité est déplacée à l'exterieur et prise en charge par les selectors,

Les selectors jouent le rôle d'api, permettant un accès au state. Les composants React ne connaisse que cette interface. Une conséquence directe est le découplage de ces composants vis-à-vis de la forme du state. Un autre bénéfice est la simplification du code des composants React.

Exemple avec la bibliothèque reselect

Définition des selectors
const getUsers = state => state.users
const getSearchTerm = state => state.searchTerm

// Memoized selector
const getFilteredUsers = createSelector(
  getUsers,
  getSearchTerm,
  (users, searchTerm) => users.filter(
    user => user.indexOf(searchTerm) > -1
  )
);
Définition du composant React
// Composant React - liste d'utilisateurs 
const UserList = ({ filteredUsers }) => (
  <ul>
    {filteredUsers.map(user => <li>{user}</li>)}
  </ul>
);
Création du container
export default connect(state => (
  filteredUsers: getFilteredUsers(state)
))(UserList);

Note : Nous avons seulement besoin de transmettre la liste filtrée au composant UserList. connect suffit à créer le composant container.

Note 1 : Le pattern mapStateToProps étant récurrent, un sucre syntaxique serait :

export default connect(createStructuredSelector({
  filteredUsers: getFilteredUsers,
}))(UserList);

Structurer le State

TODO: ..


Références